Information professionnelle

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Ce médicament fait l’objet d’une surveillance supplémentaire qui permettra l’identification rapide de nouvelles informations relatives à la sécurité. Les professionnels de santé sont tenus de déclarer toute suspicion d’effet secondaire nouveau ou grave. Voir la rubrique « Effets indésirables » pour les modalités de déclaration des effets secondaires. Idefirix est autorisé pour une durée temporaire, voir rubrique « Propriétés/Effets ».

IDEFIRIX®

Idefirix 11 mg, poudre pour solution à diluer pour perfusion

Composition

Principes actifs

imlifidase*

* produite dans des cellules d’Escherichia coli par la technologie de l’ADN recombinant.

Excipients

Mannitol, polysorbate 80, trométamol, edétate disodique dihydraté (corresp. à 0.004 mg de sodium), acide chlorhydrique (pour l’ajustement du pH).

Forme pharmaceutique et quantité de principe actif par unité

Poudre pour solution à diluer pour perfusion (poudre pour solution à diluer).

Chaque flacon contient 11 mg d’imlifidase produite dans des cellules d’Escherichia coli par la technologie de l’ADN recombinant.

Après reconstitution et dilution, un millilitre de solution contient 10 mg d’imlifidase.

Indications/Possibilités d’emploi

L'Idefirix peut être utilisé avant une transplantation rénale pour l'inactivation rapide et temporaire de l'immunoglobuline G (lgG) chez les patients adultes ayant un crossmatch positif contre un greffon disponible de donneur décédé. L’utilisation d’Idefirix doit être réservée aux patients ayant une probabilité faible d’être transplantés dans le cadre du système de répartition des greffons rénaux en vigueur, y compris dans le cadre des priorités et/ou programmes destinés aux patients hyperimmunisés.

Posologie/Mode d’emploi

Le traitement doit être prescrit et supervisé par des médecins spécialistes expérimentés dans la gestion des traitements immunosuppresseurs et dans la prise en charge des patients immunisés en attente d’une transplantation rénale.

L’imlifidase est réservée exclusivement à un usage hospitalier.

Afin d’assurer la traçabilité des médicaments biotechnologiques, il convient de documenter pour chaque traitement le nom commercial et le numéro de lot. 

Posologie

La dose est fonction du poids du patient (kg). La dose recommandée est de 0,25 mg/kg, administrée en une seule fois, de préférence dans les 24 heures précédant la transplantation.

Après traitement par l’imlifidase et avant la transplantation, la conversion du crossmatch, de positif à négatif, doit être confirmée (voir rubrique « Mise en garde et précautions »).

Une prémédication par des corticostéroïdes et des antihistaminiques doit être administrée conformément aux pratiques habituelles des centres de transplantation afin de réduire le risque de réactions liées à la perfusion.

Étant donné que les infections des voies respiratoires sont les infections les plus fréquentes chez les patients atteints d’hypogammaglobulinémie, une antibioprophylaxie per os ciblant les agents pathogènes des voies respiratoires doit être ajoutée à la prise en charge standard pendant 4 semaines (voir rubrique « Mise en garde et précautions »).

Les patients traités par l’imlifidase doivent également recevoir un traitement d’induction de déplétion des lymphocytes T, avec ou sans traitement de déplétion des lymphocytes B (voir rubrique « Pharmacodynamique »), c’est-à-dire que l’imlifidase ne dispense pas du traitement immunosuppresseur standard.

Patients présentant des troubles de la fonction hépatique

La sécurité et l’efficacité de l’imlifidase chez les patients atteints d’insuffisance hépatique modérée ou sévère n’ont pas été établies. Aucune donnée n’est disponible.

Patients âgés

Les données sur l’utilisation chez les patients de plus de 65 ans sont limitées, mais rien n’indique qu’un ajustement de la dose soit nécessaire chez ces patients.

Enfants et adolescents

La sécurité et l’efficacité de l’imlifidase chez les enfants et les adolescents n’ont pas été établies.

Mode d’administration

Voie intraveineuse stricte après reconstitution et dilution.

La solution pour perfusion totalement diluée doit être administrée en totalité en 15 minutes en utilisant un perfuseur avec filtre en ligne stérile apyrogène à faible liaison aux protéines (diamètre des pores de 0,2 μm). Après administration, il est recommandé de rincer la ligne intraveineuse avec une solution injectable afin d’assurer l’administration de la dose complète. Ne conserver aucune fraction inutilisée de la solution pour perfusion en vue d’une réutilisation.

Contre-indications

- Hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients mentionnés à la rubrique « Composition ».

- Infection grave en cours.

- Purpura thrombotique thrombocytopénique (PTT). Les patients atteints de ce trouble hématologique peuvent être plus à risque de développer une maladie sérique.

Mises en garde et précautions

Réactions liées à la perfusion

Des réactions liées à la perfusion ont été rapportées lors de l’administration d’imlifidase dans le cadre d’études cliniques (voir rubrique « Effets indésirables »). En cas de réaction allergique ou anaphylactique grave, l’administration d’imlifidase doit être arrêtée immédiatement et un traitement approprié doit être instauré. Les réactions légères ou modérées liées à la perfusion survenant pendant l’administration d’imlifidase peuvent être gérées en interrompant temporairement la perfusion et/ou en administrant des traitements tels que des antihistaminiques, des antipyrétiques et des corticostéroïdes. Une perfusion interrompue peut être reprise lorsque les symptômes se sont atténués.

Infections et prophylaxie des infections

En transplantation rénale, les infections graves en cours, quelle que soit leur origine (bactérienne, virale ou fongique), sont considérées comme des contre-indications, et les infections chroniques telles que les infections par le VHB ou le VIH doivent être bien contrôlées. La réduction temporaire du taux d’IgG induite par l’imlifidase doit être prise en considération. Les infections les plus courantes chez les patients présentant une hypogammaglobulinémie sont les infections des voies respiratoires. Par conséquent, en plus de la prophylaxie standard des infections dans le cadre d’une transplantation rénale (contre Pneumocystis carinii, le cytomégalovirus et le Candida buccal), tous les patients doivent également recevoir pendant 4 semaines une antibioprophylaxie per os ciblant les agents pathogènes des voies respiratoires. Si, pour une raison quelconque, un patient n’est pas transplanté après un traitement par l’imlifidase, l’antibioprophylaxie orale ciblant les agents pathogènes des voies respiratoires doit quand même être administrée pendant 4 semaines.

L’utilisation de l’imlifidase et d’un traitement d’induction de déplétion des lymphocytes T, avec ou sans traitement de déplétion des lymphocytes B mémoires, peut augmenter le risque de réactivation de vaccins vivants atténués et/ou d’une tuberculose latente.

Vaccins

En raison des taux réduits d’IgG après le traitement par l’imlifidase, il existe un risque de diminution temporaire de la protection vaccinale jusqu’à 4 semaines après le traitement.

Rejet humoral (RH)

Un RH peut survenir, en lien avec un rebond des anticorps spécifiques du donneur (DSA). Les patients ayant des taux très élevés de DSA avant la transplantation sont plus susceptibles de développer un RH précoce nécessitant une intervention. La plupart des patients participant aux études cliniques ont présenté un rebond des DSA, dont les taux maximums ont été atteints entre 7 et 21 jours après le traitement par l’imlifidase, et un RH est survenu chez environ 30 % des patients. Tous les patients présentant un RH lors des études cliniques ont été pris en charge avec succès avec un traitement standard. La réapparition des DSA et le risque accru de RH chez les patients hyperimmunisés nécessitent une expérience préalable du médecin dans la prise en charge des patients immunisés, des ressources et la capacité à diagnostiquer et traiter les RH aigus selon la pratique clinique habituelle. La prise en charge des patients doit inclure une surveillance étroite des anticorps anti-HLA et de la créatinine sérique ou plasmatique, ainsi que la possibilité d’effectuer des biopsies en cas de suspicion de RH.

Patients avec crossmatch positif en microlymphocytotoxicité (LCT) sur lymphocytes T

L’expérience chez les patients ayant un crossmatch LCT sur lymphocytes T positif avant un traitement par l’imlifidase est très limitée (voir rubrique « Pharmacodynamique »).

Immunogénicité

L’influence potentielle des anticorps anti imlifidase sur l’efficacité et la sécurité d’une deuxième dose d’imlifidase administrée dans les 24 heures suivant la première devrait être négligeable, étant donné que la production d’anticorps anti-médicament (AAM) en réponse à la première dose n’a pas encore commencé.

Confirmation de la conversion du crossmatch

Chaque équipe doit suivre son protocole standard de confirmation de la conversion du crossmatch, de positif à négatif. Si le crossmatch en microlymphocytotoxicité (XM LCT) est utilisé, l’information suivante doit être prise en compte pour éviter des résultats faussement positifs : les IgM doivent être inactivées pour pouvoir évaluer spécifiquement la capacité cytotoxique des IgG. L’utilisation d’antiglobulines humaines (AGH) doit être évitée. Si elles sont utilisées, il faut confirmer que les AGH sont dirigées contre la région Fc et non contre la région Fab de l’IgG. L’utilisation d’AGH dirigées contre la partie Fab, ne permettra pas une lecture correcte du XM LCT chez un patient traité par l’imlifidase.

Médicaments à base d’anticorps

L’imlifidase est une protéase à cystéine qui clive spécifiquement les IgG. En conséquence, les médicaments à base d’IgG peuvent être inactivés s’ils sont associés à l’imlifidase. Les médicaments à base d’anticorps clivés par l’imlifidase comprennent, entre autres, le basiliximab, le rituximab, l’alemtuzumab, l’adalimumab, le dénosumab, le bélatacept, l’étanercept, les immunoglobulines de lapin anti-thymocytes humains (rATG) et les immunoglobulines intraveineuses humaines (IgIV) (voir rubrique « Interactions » pour les intervalles de temps recommandés entre l’administration d’imlifidase et de médicaments à base d’anticorps).

Les IgIV peuvent contenir des anticorps neutralisants contre l’imlifidase, qui peuvent inactiver l’imlifidase si elles sont administrées avant l’imlifidase (voir rubrique « Interactions »).

Teneur en sodium

Ce médicament contient moins de 1 mmol de sodium (23 mg) par dose, c’est-à-dire qu’il est essentiellement « sans sodium ».

Interactions

L’imlifidase clive spécifiquement les IgG ; la spécificité des espèces conduit à la dégradation de toutes les sous classes d’IgG humaines et de lapin. En conséquence, les médicaments à base d’IgG humaines ou de lapin peuvent être inactivés s’ils sont administrés conjointement à l’imlifidase. Les médicaments à base d’anticorps clivés par l’imlifidase comprennent, entre autres, le basiliximab, le rituximab, l’alemtuzumab, l’adalimumab, le dénosumab, le bélatacept, l’étanercept, les rATG et les IgIV.

L’imlifidase ne dégrade pas les immunoglobulines équines anti-thymocytes humains et aucun intervalle de temps entre les administrations n’a besoin d’être respecté. L’éculizumab n’est pas clivé par l’imlifidase à la dose recommandée.

Tableau 1 Intervalles de temps recommandés pour l’administration de médicaments à base d’anticorps après l’administration d’imlifidase

Médicament

Intervalles de temps recommandés après l’administration de 0,25 mg/kg d’imlifidase

immunoglobulines équines anti-thymocytes humains, éculizumab

Aucun intervalle de temps nécessaire (peuvent être administrés en même temps que l’imlifidase)

immunoglobulines intraveineuses (IgIV)

12 heures

alemtuzumab, adalimumab, basiliximab, dénosumab, étanercept, rituximab

4 jours

immunoglobulines de lapin anti-thymocytes humains (rATG), bélatacept

1 semaine

 

En outre, les IgIV peuvent contenir des anticorps neutralisants contre l’imlifidase, qui peuvent inactiver l’imlifidase si les IgIV sont administrées avant l’imlifidase. La demi-vie des IgIV (3 à 4 semaines) doit être prise en compte avant l’administration de l’imlifidase aux patients traités par des IgIV. Dans les études cliniques, les IgIV n’étaient pas administrées durant les 4 semaines précédant la perfusion d’imlifidase.

Grossesse, Allaitement

Grossesse

Il n’existe pas de données sur l’utilisation de l’imlifidase chez la femme enceinte, car la grossesse est une contre-indication à la transplantation rénale.

Les études effectuées chez le lapin n’ont pas mis en évidence d’effets délétères directs ou indirects de l’imlifidase sur le développement embryonnaire ou fœtal (voir rubrique « Données précliniques »).

Par mesure de précaution, il est préférable d’éviter l’utilisation de Idefirix pendant la grossesse.

Allaitement

On ne sait pas si l’imlifidase est excrétée dans le lait maternel. Un risque pour les enfants allaités ne peut être exclu.

L’allaitement doit être interrompu avant l’exposition à Idefirix.

Fertilité

Aucune étude spécifique sur la fertilité et le développement postnatal n’a été menée (voir rubrique « Données précliniques »).

Effet sur l’aptitude à la conduite et l’utilisation de machines

Non pertinent.

Effets indésirables

Résumé du profil de sécurité

Les effets indésirables graves les plus fréquents dans les études cliniques ont été la pneumonie (5,6 %) et le sepsis (3,7 %). Les effets indésirables les plus fréquents ont été : infections (16,7 %) (dont pneumonie (5,6 %), infection urinaire (5,6 %) et sepsis (3,7 %)), douleur au site de perfusion (3,7 %), réactions liées à la perfusion (3,7 %), augmentation du taux d’alanine aminotransférase (3,7 %), augmentation du taux d’aspartate aminotransférase (3,7 %), myalgies (3,7 %), céphalées (3,7 %) et bouffées vasomotrices (3,7 %).

Liste des effets indésirables

Les effets indésirables décrits dans cette rubrique ont été identifiés dans les études cliniques (N = 54).

Les effets indésirables sont rangés par classe de système d’organes de la classification MedDRA et par fréquence selon la convention suivante :

« très fréquents » (≥1/10),

« fréquents » (≥1/100 à <1/10),

« occasionnels » (≥1/1000 à <1/100),

« rares » (≥1/10 000 à <1/1000),

« très rares » (<1/10 000).

Tableau 2  Effets indésirables

Classe de systèmes d’organes MedDRA

Effet indésirable/ Fréquence

 

Très fréquent

Fréquent

Infections et infestations

Infections bactériennes et virales

Infection abdominale

Infection à adénovirus

Infection au site du cathéter

Infection

Grippe

Infection à parvovirus

Pneumonie

Infection de plaie postopératoire

Sepsis

Infection des voies respiratoires supérieures

Infection urinaire

Infection de plaie

Affections hématologiques et du système lymphatique

 

Anémie

Affections du système immunitaire

 

Rejet de greffe

Affections du système nerveux

 

Sensations vertigineuses posturales

Céphalées

Affections oculaires

 

Hémorragie sclérale

Troubles visuels

Affections cardiaques

 

Tachycardie sinusale

Affections vasculaires

 

Bouffées vasomotrices

Hypertension

Hypotension

Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales

 

Dyspnée

Affections de la peau et du tissu sous-cutané

 

Rash

Affections musculo squelettiques et du tissu conjonctif

 

Myalgies

Troubles généraux et anomalies au site d’administration

 

Sensation de chaleur

Douleur au site de perfusion

Investigations

 

Augmentation de l’alanine aminotransférase (ALT)

Augmentation de l’aspartate aminotransférase (AST)

Lésions, intoxications et complications liées aux procédures

 

Réactions liées à la perfusion

 

Description d’effets indésirables spécifiques et informations complémentaires

Infections

Dans les études cliniques, 16,7 % des patients ont présenté une infection. Neuf infections étaient graves et ont été jugées comme étant liées à l’imlifidase dans les études cliniques, dont cinq ont débuté dans les 30 jours suivant le traitement par l’imlifidase. Huit des neuf infections graves jugées comme étant liées à l’imlifidase ont duré moins de 30 jours. L’incidence et le profil (y compris l’agent infectieux) des infections graves ou sévères n’étaient pas différents de ceux généralement observés chez les patients ayant reçu une transplantation rénale (voir rubrique « Mises en garde et précautions »).

Réactions liées à la perfusion

Des réactions liées à la perfusion, incluant dyspnées et bouffées vasomotrices, ont été rapportées chez 5,6 % des patients, dont une a entraîné l’interruption de la perfusion d’imlifidase et la non-transplantation chez le patient. À l’exception d’un cas de rash léger, toutes les réactions liées à la perfusion ont commencé le jour de la perfusion d’imlifidase et se sont résolues dans les 90 minutes (voir rubrique « Mise en garde et précautions »).

Myalgies

Des myalgies ont été rapportées chez 2 patients (3,7 %) dans les études cliniques. L’un des patients a présenté des myalgies sévères, sans mise en évidence d’atteinte musculaire.

L’annonce d’effets secondaires présumés après l’autorisation est d’une grande importance. Elle permet un suivi continu du rapport bénéfice-risque du médicament. Les professionnels de santé sont tenus de déclarer toute suspicion d’effet secondaire nouveau ou grave via le portail d’annonce en ligne ElViS (Electronic Vigilance System). Vous trouverez des informations à ce sujet sur www.swissmedic.ch.

Surdosage

Il n’y a pas d’expérience avec des doses supérieures à celle recommandée.

Traitement

En cas de surdosage, le patient doit être placé sous étroite surveillance et recevoir un traitement symptomatique.

Il n’existe pas d’antidote spécifique, mais la déplétion des IgG peut être compensée par l’administration d’IgIV.

Propriétés/Effets

Code ATC

Classe pharmacothérapeutique : immunosuppresseurs, immunosuppresseurs sélectifs,

Code ATC : L04AA41.

Mécanisme d’action

L’imlifidase est une protéase à cystéine dérivée de l’enzyme dégradant les immunoglobulines G (IgG) de Streptococcus pyogenes, qui clive les chaînes lourdes de toutes les sous classes d’IgG humaines, mais pas celles des autres immunoglobulines. Le clivage des IgG entraîne la suppression des fonctions effectrices dépendantes de la région Fc, y compris la cytotoxicité dépendante du complément (CDC) et la cytotoxicité cellulaire dépendante des anticorps (ADCC). En clivant toutes les IgG, l’imlifidase réduit le taux de DSA, ce qui permet ainsi la transplantation.

Pharmacodynamique

Des études cliniques ont démontré que les IgG étaient clivées en quelques heures après l’administration d’imlifidase à la dose de 0,25 mg/kg. Aucune augmentation précoce des IgG plasmatiques due à un reflux à partir du compartiment extravasculaire d’IgG non clivées n’a été observée, ce qui indique que l’imlifidase clive non seulement les IgG plasmatiques, mais aussi l’ensemble du pool d’IgG, y compris les IgG extravasculaires. La réapparition des IgG endogènes commence 1 à 2 semaines après l’administration de l’imlifidase et se poursuit au cours des semaines suivantes

Il convient de noter que les méthodes de turbidimétrie et de néphélométrie, couramment utilisées à l’hôpital pour doser les IgG totales, ne permettent pas de distinguer les différents fragments d’IgG générés après le traitement par l’imlifidase et ne peuvent donc pas être utilisées pour évaluer l’effet du traitement.

Efficacité clinique

Trois études cliniques en ouvert, à bras unique, d’une durée de 6 mois, ont été menées pour évaluer le schéma posologique, l’efficacité et la sécurité de l’imlifidase en traitement pré-transplantation visant à réduire les IgG spécifiques du donneur et à permettre aux patients hyperimmunisés candidats d’être éligibles à la transplantation rénale. Quarante-six patients âgés de 20 à 73 ans ont été transplantés, tous avaient une insuffisance rénale terminale (IRT) et étaient dialysés, 21 étaient des femmes (46 %) et 25 des hommes (54 %). Tous les patients étaient immunisés, 41 (89 %) étaient hyperimmunisés (cPRA ≥ 80 %), dont 33 (72 %) avaient un cPRA ≥ 95 %. Tous les patients dont le crossmatch était positif avant le traitement par l’imlifidase ont obtenu une conversion en crossmatch négatif dans les 24 heures. La modélisation pharmacocinétique/pharmacodynamique a montré que le crossmatch est susceptible de devenir négatif 2 heures après administration de 0,25 mg/kg d’imlifidase chez 96 % des patients et 6 heures après administration chez au moins 99,5 % des patients. Les 46 patients étaient tous en vie à 6 mois , avec un taux de survie du greffon rénal de 93 %. La fonction rénale a été restaurée dans l’intervalle de valeurs attendues après une transplantation rénale, 90 % des patients ayant un débit de filtration glomérulaire estimé (DFGe) supérieur à 30 mL/min/1,73 m2 à 6 mois.

L’étude 03 visait à évaluer la sécurité et l’efficacité de l’imlifidase administrée selon différents schémas posologiques avant une transplantation rénale chez des patients en IRT. Dix patients ont été traités avec une dose unique de 0,25 (n = 5) ou 0,5 (n = 5) mg/kg d’imlifidase et transplantés.

Sept patients avaient des DSA et 6 patients avaient un crossmatch positif avant le traitement par l’imlifidase. Les DSA ont été réduits chez les 7 patients et tous les crossmatchs positifs ont été convertis en crossmatchs négatifs après le traitement. Les dix patients ont tous été transplantés avec succès et avaient un greffon fonctionnel à 6 mois. Huit des dix patients avaient un DFGe supérieur à 30 mL/min/1,73 m2. Les patients ont reçu un traitement immunosuppresseur comprenant des corticostéroïdes, un inhibiteur de la calcineurine, le mycophénolate mofétil et des IgIV. Trois patients ont développé un RH au cours de l’étude, aucun épisode de RH n’ayant entraîné la perte du greffon.

L’étude 04 visait à évaluer l’efficacité et la sécurité de l’imlifidase chez des patients hyperimmunisés. Dix-sept patients ont été inclus et traités avec une dose unique de 0,24 mg/kg. Quinze (88 %) patients avaient des DSA et 14 (82%) patients avaient un crossmatch positif avant le traitement par l’imlifidase. Les DSA ont été réduits à des niveaux acceptables pour la transplantation chez tous les patients, et tous les patients ont été transplantés dans les quelques heures suivant le traitement par l’imlifidase. Seize des dix-sept patients avaient un greffon fonctionnel à 6 mois et 15 (94 %) avaient un DFGe supérieur à 30 mL/min/1,73 m2. Deux patients ont présenté un RH au cours de l’étude, aucun épisode de RH n’ayant entraîné la perte du greffon. Les patients ont reçu un traitement immunosuppresseur comprenant des corticostéroïdes, un inhibiteur de la calcineurine, le mycophénolate mofétil, l’alemtuzumab et des IgIV.

L’étude 06 visait à évaluer l’efficacité et la sécurité de l’imlifidase pour l’élimination des DSA et la conversion d’un crossmatch positif en crossmatch négatif chez des patients hyperimmunisés, permettant ainsi la transplantation. Tous les patients inclus étaient sur liste d’attente de transplantation rénale et avaient un crossmatch positif contre leur donneur disponible à l’inclusion dans l’étude (y compris 2 patients présentant un crossmatch confirmé positif en microlymphocytotoxicité sur lymphocytes T). Dix-huit patients ont reçu la pleine dose de 0,25 mg/kg d’imlifidase, dont trois ayant reçu 2 doses à 12 et 13 heures d’intervalle, ce qui a entraîné le clivage des IgG et la conversion du crossmatch positif en négatif chez tous les patients. La conversion du crossmatch a été obtenue dans les deux heures pour 57 % des patients analysés et dans les six heures pour 82 % d’entre eux. Tous les patients ont été transplantés avec succès et 16 (89 %) avaient un greffon fonctionnel à 6 mois (y compris les 2 patients présentant un crossmatch positif en LCT sur lymphocytes T). Quinze (94 %) patients avaient un DFGe supérieur à 30 mL/min/1,73 m2. Les patients ont reçu un traitement immunosuppresseur comprenant des corticostéroïdes, un inhibiteur de la calcineurine, le mycophénolate mofétil, le rituximab, des IgIV et l’alemtuzumab ou des immunoglobulines équines anti-thymocytes. Sept patients ont développé un RH actif et un huitième patient un RH infraclinique, aucun épisode de RH n’ayant entraîné la perte du greffon.

Patients âgés

Trois patients âgés de 65 ans et plus ont reçu l’imlifidase avant une transplantation rénale dans les études cliniques. Chez ces patients, les résultats en termes de sécurité et d’efficacité, évaluées par la survie du patient et du greffon, la fonction rénale et les épisodes de rejet aigu, concordaient avec ceux observés dans la population totale étudiée.

Autorisation à durée limitée

En raison de données cliniques incomplètes au moment de l’examen de la demande d’autorisation de mise sur le marché, le médicament « IDEFIRIX » est autorisé pour une durée limitée (art. 9a LPTh). L’autorisation à durée limitée est impérativement liée à la satisfaction de charges en temps opportun. Une fois ces charges satisfaites, l’autorisation à durée limitée pourra être transformée en autorisation ordinaire.

Pharmacocinétique

Absorption

La pharmacocinétique de l’imlifidase était comparable chez les volontaires sains et chez les patients en IRT. L’exposition à l’imlifidase a augmenté proportionnellement après une perfusion intraveineuse unique de 15 minutes de 0,12 à 0,50 mg/kg de poids corporel.

Distribution

La concentration maximale (Cmax) d’imlifidase est observée à la fin de la perfusion ou peu après, avec une moyenne de 5,8 (4,2 à 8,9) µg/mL après administration d’une dose de 0,25 mg/kg.

Métabolisme

L'imlifidase étant une protéine, aucune étude de métabolisme n'a été réalisée.

Élimination

L’élimination de l’imlifidase est caractérisée par une phase initiale de distribution avec une demi-vie moyenne de 1,8 (0,6 à 3,6) heure et une phase d’élimination plus lente avec une demi vie moyenne de 89 (60 à 238) heures. La clairance moyenne (CL) est de 1,8 (0,6 à 7,9) mL/h/kg et le volume de distribution (Vz) est de 0,20 (0,06 à 0,55) L/kg pendant la phase d’élimination.

Données précliniques

Les données non cliniques issues des études de toxicologie en administration répétée chez le lapin et le chien et d’une étude du développement embryonnaire et fœtal chez le lapin n’ont pas révélé de risque particulier pour l’homme. En raison du développement rapide et important d’anticorps anti imlifidase et de la toxicité associée après des administrations répétées, une étude de la fertilité et du développement embryonnaire précoce n’a pas été possible. Aucune toxicité sur les organes reproducteurs n’a été observée dans les études de toxicologie en administration répétée, mais l’effet potentiel de l’imlifidase sur les organes reproducteurs mâles et femelles n’a pas été entièrement examiné. Il n’a pas été mené d’étude de toxicité sur le développement pré ou postnatal. Aucune étude de génotoxicité n’a été réalisée, car la substance active est une protéine et il est peu probable qu’elle interagisse directement avec l’ADN ou avec d’autres matériels chromosomiques.

Remarques particulières

Incompatibilités

Ce médicament ne peut être mélangé qu’aux médicaments mentionnés sous Remarques concernant la manipulation.

Stabilité

Le médicament ne doit pas être utilisé au-delà de la date figurant après la mention « EXP » sur l’emballage.

Flacon avant ouverture

18 mois

Après reconstitution

La solution reconstituée doit être transférée immédiatement du flacon dans la poche à perfusion.

Après dilution

La stabilité physico chimique de la solution reconstituée et diluée a été démontrée pendant 24 heures à une température comprise entre 2 °C et 8 °C et pendant 4 heures à 25 °C.

D’un point de vue microbiologique, le produit doit être utilisé immédiatement, sauf si la méthode de reconstitution et de dilution élimine le risque de contamination microbienne.

Si le produit n’est pas utilisé immédiatement, les conditions de conservation relèvent de la responsabilité de l’utilisateur. La solution doit être conservée à l’abri de la lumière.

Remarques particulières concernant le stockage

À conserver au réfrigérateur (entre 2 °C et 8 °C).

Ne pas congeler.

À conserver dans l’emballage d’origine à l’abri de la lumière.

Remarques concernant la manipulation

Reconstitution de la poudre

Introduire 1,2 mL d’eau stérile pour préparations injectables dans le flacon d’Idefirix, en prenant soin de diriger l’eau vers la paroi en verre et non vers la poudre.

Faire tourner doucement le flacon pendant au moins 30 secondes pour dissoudre complètement la poudre. Ne pas agiter afin de minimiser le risque de formation de mousse. Le flacon contiendra désormais 10 mg/mL d’imlifidase et il sera possible de prélever jusqu’à 1,1 mL de solution.

La solution reconstituée doit être limpide et incolore. Ne pas utiliser si la solution contient des particules ou présente une couleur anormale. Il est recommandé de transférer immédiatement la solution reconstituée du flacon dans la poche à perfusion.

Préparation de la solution pour la perfusion

Ajouter lentement le volume approprié de solution d’imlifidase reconstituée dans une poche à perfusion contenant 50 mL de solution injectable de chlorure de sodium à 0,9 % (9 mg/mL). Retourner la poche à perfusion plusieurs fois pour bien mélanger la solution. La poche à perfusion doit être protégée de la lumière. Un perfuseur avec filtre en ligne stérile apyrogène à faible liaison aux protéines (taille des pores : 0,2 µm) doit être utilisé. Pour de plus amples informations sur le mode d’administration, voir la rubrique « Posologie/ Mode d’emploi ».

Avant l’administration, examiner la solution pour perfusion afin de vérifier l’absence de particules ou de coloration anormale. Éliminer la solution si des particules ou une coloration anormale sont observées.

Élimination

Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.

Numéro d’autorisation

68373 (Swissmedic)

Présentation

Idefirix est fourni dans un flacon (verre de type I) muni d’un bouchon (caoutchouc bromobutyle) et d’un opercule (aluminium).

Boîtes contenant 1 flacon ou 2 flacons [A].

Titulaire de l’autorisation

iQone Healthcare Switzerland SA

1290 Versoix

Mise à jour de l’information

Mai 2022